Caméras, géolocalisation et logiciels espions: comment la technologie colonise les violences conjugales

Les auteurs de violences conjugales se saisissent fréquemment des outils numériques pour harceler, surveiller ou humilier leur (ex-) partenaire. Plongée dans les méandres de cet étau 2.0, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmesTout commence par des appels vidéo. C’est la routine: comme de nombreux couples, Louise* et Axel* se contactent en visio quand ils se donnent des nouvelles ou s’entendent sur qui passe faire des courses. Pourtant, à bas bruit, l’engrenage se met en marche. «Axel m’imposait ces visios pour contrôler où j’étais. A plusieurs reprises, il a laissé notre fils en bas âge tout seul pour venir me récupérer, parce qu’il avait entendu des hommes derrière moi», se souvient Louise.La quadragénaire raconte, le verbe précis et vif, comment, durant des mois, elle a subi les colères noires d’Axel. Ses coups, humiliations, interrogatoires, menaces, hurlements. Au fil de ces escalades in real life s’est aussi infiltrée une autre nuance de violence, faite de câbles, de wifi et de webcams, à l’œuvre durant leur relation mais aussi après leur séparation. «Il fouillait mon téléphone, me forçait à lui donner mon mot de passe. Un jour, j’ai réalisé aussi qu’il avait scanné mon visage pendant que je dormais pour se connecter à mon compte WhatsApp sur son ordinateur», énumère entre autres celle qui, par crainte des représailles de son ex, nous a demandé de veiller au plus strict anonymat. Louise partage encore ces innombrables fois où Axel la filmait quand elle parlait, en vue de l’intimider plus tard. Ou alors quand il a pris des images d’elle à son insu, l’observant de loin. «J’étais un animal traqué dans ma propre maison.»Voir plus

Caméras, géolocalisation et logiciels espions: comment la technologie colonise les violences conjugales

Les auteurs de violences conjugales se saisissent fréquemment des outils numériques pour harceler, surveiller ou humilier leur (ex-) partenaire. Plongée dans les méandres de cet étau 2.0, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes

Tout commence par des appels vidéo. C’est la routine: comme de nombreux couples, Louise* et Axel* se contactent en visio quand ils se donnent des nouvelles ou s’entendent sur qui passe faire des courses. Pourtant, à bas bruit, l’engrenage se met en marche. «Axel m’imposait ces visios pour contrôler où j’étais. A plusieurs reprises, il a laissé notre fils en bas âge tout seul pour venir me récupérer, parce qu’il avait entendu des hommes derrière moi», se souvient Louise.

La quadragénaire raconte, le verbe précis et vif, comment, durant des mois, elle a subi les colères noires d’Axel. Ses coups, humiliations, interrogatoires, menaces, hurlements. Au fil de ces escalades in real life s’est aussi infiltrée une autre nuance de violence, faite de câbles, de wifi et de webcams, à l’œuvre durant leur relation mais aussi après leur séparation. «Il fouillait mon téléphone, me forçait à lui donner mon mot de passe. Un jour, j’ai réalisé aussi qu’il avait scanné mon visage pendant que je dormais pour se connecter à mon compte WhatsApp sur son ordinateur», énumère entre autres celle qui, par crainte des représailles de son ex, nous a demandé de veiller au plus strict anonymat. Louise partage encore ces innombrables fois où Axel la filmait quand elle parlait, en vue de l’intimider plus tard. Ou alors quand il a pris des images d’elle à son insu, l’observant de loin. «J’étais un animal traqué dans ma propre maison.»Voir plus