Elon Musk, le bourrin qui vous veut du bien

CHRONIQUE. Avec SpaceX, l’entrepreneur est devenu, malgré son caractère erratique, un expert de la rationalisation de processus habituellement mal gérés par l’Etat. Une réussite semblable à la tête du Département de l’efficacité gouvernementale serait un bienfait pour l’humanitéVieillir a un avantage indéniable, celui de gagner du recul sur les événements de la vie. Je suis assez vieux pour me souvenir d’un monde dans lequel les médias et les politiciens louaient Elon Musk, devenu une figure sulfureuse de nos jours. Au début des années 2010, il incarnait l’esprit d’entreprendre et le changement. Un vent de fraîcheur teinté de vert, avec ses voitures électriques et ses bonnes intentions. L’ancien président américain Barack Obama se montrait même fièrement avec des fusées SpaceX.Or, comme souvent avec les modes médiatiques, le vent tourne et le héros d’hier devient un paria. Pour la même raison qui me poussait à me méfier des louanges hier, je peine à trouver son ostracisation convaincante aujourd’hui. Depuis la lecture révélatrice d’une biographie de l’ancienne première ministre britannique Margaret Thatcher, autre figure controversée, j’essaie de suivre son conseil: «Don’t follow the crowd» (Ne suis pas la foule). Prendre le contrepied et s’intéresser à la complexité du réel est évidemment plus simple lorsque quelqu’un a prémâché le travail pour vous, en consacrant une biographie à l’homme le plus riche du monde. Walter Isaacson vient d’en publier une. Cela tombe bien. Quand d’autres rêvent de lancer des pavés, faute d’un caractère révolutionnaire, je préfère les lire.Voir plus

Elon Musk, le bourrin qui vous veut du bien

CHRONIQUE. Avec SpaceX, l’entrepreneur est devenu, malgré son caractère erratique, un expert de la rationalisation de processus habituellement mal gérés par l’Etat. Une réussite semblable à la tête du Département de l’efficacité gouvernementale serait un bienfait pour l’humanité

Vieillir a un avantage indéniable, celui de gagner du recul sur les événements de la vie. Je suis assez vieux pour me souvenir d’un monde dans lequel les médias et les politiciens louaient Elon Musk, devenu une figure sulfureuse de nos jours. Au début des années 2010, il incarnait l’esprit d’entreprendre et le changement. Un vent de fraîcheur teinté de vert, avec ses voitures électriques et ses bonnes intentions. L’ancien président américain Barack Obama se montrait même fièrement avec des fusées SpaceX.

Or, comme souvent avec les modes médiatiques, le vent tourne et le héros d’hier devient un paria. Pour la même raison qui me poussait à me méfier des louanges hier, je peine à trouver son ostracisation convaincante aujourd’hui. Depuis la lecture révélatrice d’une biographie de l’ancienne première ministre britannique Margaret Thatcher, autre figure controversée, j’essaie de suivre son conseil: «Don’t follow the crowd» (Ne suis pas la foule). Prendre le contrepied et s’intéresser à la complexité du réel est évidemment plus simple lorsque quelqu’un a prémâché le travail pour vous, en consacrant une biographie à l’homme le plus riche du monde. Walter Isaacson vient d’en publier une. Cela tombe bien. Quand d’autres rêvent de lancer des pavés, faute d’un caractère révolutionnaire, je préfère les lire.Voir plus