Le Prix RH numérique surfe sur l’intelligence artificielle
La cérémonie 2024 de cet événement bien connu des ressources humaines a eu lieu mardi soir à Lausanne. Une cinquième édition reflétant les préoccupations du secteur, dont l’usage de l’IA, au cœur de l’un des projets primésL’intelligence artificielle attire et fait peur, y compris dans le milieu des ressources humaines: ces professionnels doivent-ils s’en servir, et si oui, comment? Mardi soir, des pistes concrètes ont été abordées à l’occasion de la cérémonie du Prix RH numérique 2024, événement bien connu du secteur qui avait lieu à la Vaudoise aréna.Créé en 2019 par les spécialistes Laetitia Kulak et Fanny Comba, ce prix met à l’honneur les RH (dans le privé et le public) qui font de la transformation numérique un levier de transformation stratégique, une opportunité d’amélioration des conditions de travail mais aussi un facteur de renouvellement des pratiques RH. Le tout dans une ambiance décontractée où une mise en scène théâtrale de la part des entreprises n’est pas rare pour pimenter son «pitch».Pour cette cinquième édition, huit finalistes ont présenté en cinq minutes leur projet à l’audience, avec deux catégories, soit plus ou moins de 400 collaborateurs. De l’IA en soutien aux RH et aux collaborateurs Trêve de suspense: le prix des entreprises a été attribué à Mantu Group, 10 000 collaborateurs dont environ 400 en Suisse, qui a décidé de «surfer» sur la vague de l’intelligence artificielle (IA). Emmanuelle Baillet, responsable des équipes et directrice de l’IA, et Claire Raynaud, responsable adjointe des ressources humaines, ont ainsi filé la métaphore en présentant leur projet avec un surf sous le bras et en combinaison. Lire aussi: Les entreprises suisses s’intéressent à l’intelligence artificielle… Mais peinent à l’exploiter concrètementConcrètement, au lancement de ChatGPT, l’entreprise de conseil en stratégie et services aux entreprises, dont le siège social est à Genève, a décidé de financer l’utilisation de sa version premium à ses collaborateurs, d’instaurer des formations et de fournir un catalogue de «prompts» (une phrase guidant un modèle d’IA), entre autres. Aujourd’hui, l’entreprise développe son propre «ChatBot RH», entraîné pour répondre aux questions basiques des salariés. Par exemple? Quelles modalités en matière de congés, où trouver les fiches de salaire, quelle procédure pour le congé maternité, etc. «C’est un outil qui renforce l’autonomie des salariés et permet aux ressources humaines de se focaliser sur les questions complexes», détaille Emmanuelle Baillet. Il n’est cependant pas encore pleinement actif, des tests pour s’assurer de sa qualité étant en cours. Un esprit critique central Un autre outil d’IA, déjà déployé, permet d’analyser la masse de CV reçus et de faire correspondre des compétences avec des postes ouverts, ou même des profils internes avec des projets. Mais pas question de remplacement, c’est ensuite le recruteur qui reprend la main pour faire son travail, rassurent les professionnelles sur la scène du Prix RH numérique. «Ce premier «matching» permet aussi de gagner du temps pour en prendre davantage lors de l’entretien, par exemple», confie Claire Raynaud après la cérémonie. Ont également été élaborés une charte IA «pour s’assurer de ne pas surfer sur cette vague n’importe comment» ainsi que des formations autour des possibles biais induits et sur l’importance de ne pas utiliser l’IA sans sens critique.Une approche qui a séduit: «Mantu a vraiment plongé dans le sujet IA et ouvert la voie, mais dans une démarche globale où l’esprit critique est central», salue Xavier Perrin, président du jury et directeur des ressources humaines chez Azqore.Un tout autre projet à reçu le prix des PME: l’EMS Clos Brochet, dont la petite équipe RH a développé un innovant processus d’accueil des nouveaux collaborateurs et créé une application comme outil de communication interne. Avec comme idée de fond: «Prendre soin de ceux qui prennent soin.» Le public, lui, a récompensé dans un prix «coup de cœur» l’Hôpital Riviera-Chablais pour son nouveau portail RH centralisé, présenté avec humour. Des projets qui traduisent les enjeux croissants d’attractivité et d’efficacité des organisations. Lire aussi: Votre prochain manager sera-t-il une IA?
La cérémonie 2024 de cet événement bien connu des ressources humaines a eu lieu mardi soir à Lausanne. Une cinquième édition reflétant les préoccupations du secteur, dont l’usage de l’IA, au cœur de l’un des projets primés
L’intelligence artificielle attire et fait peur, y compris dans le milieu des ressources humaines: ces professionnels doivent-ils s’en servir, et si oui, comment? Mardi soir, des pistes concrètes ont été abordées à l’occasion de la cérémonie du Prix RH numérique 2024, événement bien connu du secteur qui avait lieu à la Vaudoise aréna.
Créé en 2019 par les spécialistes Laetitia Kulak et Fanny Comba, ce prix met à l’honneur les RH (dans le privé et le public) qui font de la transformation numérique un levier de transformation stratégique, une opportunité d’amélioration des conditions de travail mais aussi un facteur de renouvellement des pratiques RH. Le tout dans une ambiance décontractée où une mise en scène théâtrale de la part des entreprises n’est pas rare pour pimenter son «pitch».
Pour cette cinquième édition, huit finalistes ont présenté en cinq minutes leur projet à l’audience, avec deux catégories, soit plus ou moins de 400 collaborateurs.
De l’IA en soutien aux RH et aux collaborateurs
Trêve de suspense: le prix des entreprises a été attribué à Mantu Group, 10 000 collaborateurs dont environ 400 en Suisse, qui a décidé de «surfer» sur la vague de l’intelligence artificielle (IA). Emmanuelle Baillet, responsable des équipes et directrice de l’IA, et Claire Raynaud, responsable adjointe des ressources humaines, ont ainsi filé la métaphore en présentant leur projet avec un surf sous le bras et en combinaison.
Concrètement, au lancement de ChatGPT, l’entreprise de conseil en stratégie et services aux entreprises, dont le siège social est à Genève, a décidé de financer l’utilisation de sa version premium à ses collaborateurs, d’instaurer des formations et de fournir un catalogue de «prompts» (une phrase guidant un modèle d’IA), entre autres. Aujourd’hui, l’entreprise développe son propre «ChatBot RH», entraîné pour répondre aux questions basiques des salariés. Par exemple? Quelles modalités en matière de congés, où trouver les fiches de salaire, quelle procédure pour le congé maternité, etc. «C’est un outil qui renforce l’autonomie des salariés et permet aux ressources humaines de se focaliser sur les questions complexes», détaille Emmanuelle Baillet. Il n’est cependant pas encore pleinement actif, des tests pour s’assurer de sa qualité étant en cours.
Un esprit critique central
Un autre outil d’IA, déjà déployé, permet d’analyser la masse de CV reçus et de faire correspondre des compétences avec des postes ouverts, ou même des profils internes avec des projets. Mais pas question de remplacement, c’est ensuite le recruteur qui reprend la main pour faire son travail, rassurent les professionnelles sur la scène du Prix RH numérique. «Ce premier «matching» permet aussi de gagner du temps pour en prendre davantage lors de l’entretien, par exemple», confie Claire Raynaud après la cérémonie. Ont également été élaborés une charte IA «pour s’assurer de ne pas surfer sur cette vague n’importe comment» ainsi que des formations autour des possibles biais induits et sur l’importance de ne pas utiliser l’IA sans sens critique.
Une approche qui a séduit: «Mantu a vraiment plongé dans le sujet IA et ouvert la voie, mais dans une démarche globale où l’esprit critique est central», salue Xavier Perrin, président du jury et directeur des ressources humaines chez Azqore.
Un tout autre projet à reçu le prix des PME: l’EMS Clos Brochet, dont la petite équipe RH a développé un innovant processus d’accueil des nouveaux collaborateurs et créé une application comme outil de communication interne. Avec comme idée de fond: «Prendre soin de ceux qui prennent soin.» Le public, lui, a récompensé dans un prix «coup de cœur» l’Hôpital Riviera-Chablais pour son nouveau portail RH centralisé, présenté avec humour. Des projets qui traduisent les enjeux croissants d’attractivité et d’efficacité des organisations.