Meta voit ses profits s'envoler au printemps, de bon augure face aux dépenses futures dans l'IA

La maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp a vu son bénéfice net s'envoler de 73% sur un an au deuxième trimestre, grimpant à 13,5 milliards de dollars, malgré une hausse des dépenses dans l'intelligence artificielleMeta a vu ses profits s'envoler au printemps grâce à la publicité en ligne, et a ainsi rassuré des investisseurs mieux disposés à accepter les dépenses faramineuses dans l'intelligence artificielle (IA) si le coeur de métier tient la route.Le bénéfice net de la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a grimpé de 73% sur un an, à 13,5 milliards de dollars (11,8 milliards de francs suisses) au deuxième trimestre, pour un chiffre d'affaires de 39 milliards (34,2 milliards de francs suisses, +22%), supérieur à ses propres attentes et à celles du marché.A lire: Une honte: Meta nous force à lui offrir notre contenu pour entraîner son intelligence artificielle Au deuxième trimestre, Meta a bénéficié des ventes publicitaires adossées aux Reels, ces courtes vidéos divertissantes copiées à TikTok. «Il y a eu un alignement des planètes entre l'augmentation des possibilités pour les marques et la hausse du prix moyen des annonces», a commenté Max Willens d'Emarketer. «Avec des marges aussi saines, les investisseurs de Meta devraient être à l'aise avec les investissements conséquents de la société dans ses projets d'avenir.» Même si la branche Reality Labs, chargée du développement d'appareils et de logiciels pour le métavers (mélange des univers réels et virtuels via des lunettes et casques high tech), a de nouveau creusé ses pertes, à 4,5 milliards de dollars (3,9 milliards de francs suisses) ce trimestre. Son action prenait plus de 7% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York mercredi. ### Des dépenses ambitieuses dans l'IA Le marché s'intéresse en ce moment surtout aux dépenses des grands groupes technologiques dans l'IA générative – souvent jugées trop importantes – et aux potentiels retours sur investissement – jamais assez rapides. Mais «Meta a gagné la patience des investisseurs en investissant dans sa vision future», a réagi Jasmine Enberg d'Emarketer. «Ils digèrent plus facilement les dépenses liées à l'IA (...) parce que l'activité publicitaire est solide.» Le groupe californien, sanctionné en Bourse au premier trimestre à cause de la hausse des dépenses, a de nouveau relevé la fourchette de ses investissements en capitaux, désormais comprise entre 37 et 40 milliards de dollars pour l'année. Lire aussi: Vous n’avez pas réussi à suivre la course folle à l’IA? Voici l’essentiel à savoir Depuis le succès de ChatGPT, les géants technologiques déploient à marche forcée des modèles et applications capables de produire des contenus de bonne facture sur simple requête en langage courant. Mais ces modèles nécessitent de nouvelles infrastructures informatiques, beaucoup d'énergie, des ingénieurs très qualifiés, etc. ### Meta capitalise sur l'IA Meta a dévoilé en avril la nouvelle version de Meta AI, son assistant qui répond aux questions des utilisateurs, comme ChatGPT. Il a gagné en visibilité sur les plateformes du groupe et en compétences grâce à [Llama 3, la dernière version du modèle d'IA de Meta](https://www.letemps.ch/cyber/intelligence-artificielle/meta-lance-llama-3-sur-facebook-whatsapp-instagram-et-messenger-pour-rattraper-son-retard-dans-l-ia-generative), comparable à GPT-4 (OpenAI) et Gemini (Google). «Meta AI est bien parti pour être l'assistant d'IA le plus utilisé d'ici la fin de l'année», a assuré Mark Zuckerberg, lors de la conférence aux analystes. La quantité de ressources informatiques nécessaires pour entraîner Llama 4 «sera certainement dix fois supérieure à celle utilisée pour Llama 3», a-t-il reconnu. Et à plus long terme, difficile de prédire les besoins exacts, «mais compte tenu des délais de mise en service, je préfère prendre le risque de renforcer les capacités en amont plutôt que trop tard», a-t-il précisé. Microsoft (premier investisseur d'OpenAI) et Google sont en tête, mais le numéro deux mondial de la publicité numérique veut devenir «la première entreprise d'IA au monde». Avec des atouts de taille: plus de 3,2 milliards de personnes utilisent au moins une des applications de Meta au quotidien. «Et contrairement à Google, qui fait face à des changements qui auront un impact sur son activité principale, la plupart des investissements de Meta dans l'IA améliorent le fonctionnement de la publicité sur ses plateformes, ou créent de nouvelles fonctionnalités qui pourront devenir des sources de revenus», souligne Debra Williamson, de Sonata Insights. Meta capitalise déjà sur l'IA avec ses algorithmes de recommandation de contenus et de ciblage publicitaire. «Nos systèmes prédisent mieux que les annonceurs qui leurs pubs vont intéresser», s'est félicité Mark Zuckerberg. L'IA générative va bientôt créer elle-même les annonces et les personnaliser en fonction de l'utilisateur, a-t-il continué. Et «à plus long terme, les m

Meta voit ses profits s'envoler au printemps, de bon augure face aux dépenses futures dans l'IA

La maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp a vu son bénéfice net s'envoler de 73% sur un an au deuxième trimestre, grimpant à 13,5 milliards de dollars, malgré une hausse des dépenses dans l'intelligence artificielle

Meta a vu ses profits s'envoler au printemps grâce à la publicité en ligne, et a ainsi rassuré des investisseurs mieux disposés à accepter les dépenses faramineuses dans l'intelligence artificielle (IA) si le coeur de métier tient la route.

Le bénéfice net de la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a grimpé de 73% sur un an, à 13,5 milliards de dollars (11,8 milliards de francs suisses) au deuxième trimestre, pour un chiffre d'affaires de 39 milliards (34,2 milliards de francs suisses, +22%), supérieur à ses propres attentes et à celles du marché.

A lire: Une honte: Meta nous force à lui offrir notre contenu pour entraîner son intelligence artificielle
Au deuxième trimestre, Meta a bénéficié des ventes publicitaires adossées aux Reels, ces courtes vidéos divertissantes copiées à TikTok. «Il y a eu un alignement des planètes entre l'augmentation des possibilités pour les marques et la hausse du prix moyen des annonces», a commenté Max Willens d'Emarketer. «Avec des marges aussi saines, les investisseurs de Meta devraient être à l'aise avec les investissements conséquents de la société dans ses projets d'avenir.» Même si la branche Reality Labs, chargée du développement d'appareils et de logiciels pour le métavers (mélange des univers réels et virtuels via des lunettes et casques high tech), a de nouveau creusé ses pertes, à 4,5 milliards de dollars (3,9 milliards de francs suisses) ce trimestre. Son action prenait plus de 7% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York mercredi. ### Des dépenses ambitieuses dans l'IA Le marché s'intéresse en ce moment surtout aux dépenses des grands groupes technologiques dans l'IA générative – souvent jugées trop importantes – et aux potentiels retours sur investissement – jamais assez rapides. Mais «Meta a gagné la patience des investisseurs en investissant dans sa vision future», a réagi Jasmine Enberg d'Emarketer. «Ils digèrent plus facilement les dépenses liées à l'IA (...) parce que l'activité publicitaire est solide.» Le groupe californien, sanctionné en Bourse au premier trimestre à cause de la hausse des dépenses, a de nouveau relevé la fourchette de ses investissements en capitaux, désormais comprise entre 37 et 40 milliards de dollars pour l'année.
Lire aussi: Vous n’avez pas réussi à suivre la course folle à l’IA? Voici l’essentiel à savoir
Depuis le succès de ChatGPT, les géants technologiques déploient à marche forcée des modèles et applications capables de produire des contenus de bonne facture sur simple requête en langage courant. Mais ces modèles nécessitent de nouvelles infrastructures informatiques, beaucoup d'énergie, des ingénieurs très qualifiés, etc. ### Meta capitalise sur l'IA Meta a dévoilé en avril la nouvelle version de Meta AI, son assistant qui répond aux questions des utilisateurs, comme ChatGPT. Il a gagné en visibilité sur les plateformes du groupe et en compétences grâce à [Llama 3, la dernière version du modèle d'IA de Meta](https://www.letemps.ch/cyber/intelligence-artificielle/meta-lance-llama-3-sur-facebook-whatsapp-instagram-et-messenger-pour-rattraper-son-retard-dans-l-ia-generative), comparable à GPT-4 (OpenAI) et Gemini (Google). «Meta AI est bien parti pour être l'assistant d'IA le plus utilisé d'ici la fin de l'année», a assuré Mark Zuckerberg, lors de la conférence aux analystes. La quantité de ressources informatiques nécessaires pour entraîner Llama 4 «sera certainement dix fois supérieure à celle utilisée pour Llama 3», a-t-il reconnu. Et à plus long terme, difficile de prédire les besoins exacts, «mais compte tenu des délais de mise en service, je préfère prendre le risque de renforcer les capacités en amont plutôt que trop tard», a-t-il précisé. Microsoft (premier investisseur d'OpenAI) et Google sont en tête, mais le numéro deux mondial de la publicité numérique veut devenir «la première entreprise d'IA au monde». Avec des atouts de taille: plus de 3,2 milliards de personnes utilisent au moins une des applications de Meta au quotidien. «Et contrairement à Google, qui fait face à des changements qui auront un impact sur son activité principale, la plupart des investissements de Meta dans l'IA améliorent le fonctionnement de la publicité sur ses plateformes, ou créent de nouvelles fonctionnalités qui pourront devenir des sources de revenus», souligne Debra Williamson, de Sonata Insights. Meta capitalise déjà sur l'IA avec ses algorithmes de recommandation de contenus et de ciblage publicitaire. «Nos systèmes prédisent mieux que les annonceurs qui leurs pubs vont intéresser», s'est félicité Mark Zuckerberg. L'IA générative va bientôt créer elle-même les annonces et les personnaliser en fonction de l'utilisateur, a-t-il continué. Et «à plus long terme, les marques nous donneront leur objectif commercial et nous ferons le reste pour eux».
Voir aussi: En vidéo: La course à l’intelligence artificielle générale