«Ce genre de travail pourrait aboutir à une crise de santé mentale sur le continent»: au Kenya, le sale boulot du numérique
A Nairobi, des modérateurs de contenus pour Facebook dénoncent leurs conditions de travail. Ces hommes et ces femmes de l’ombre éclairent sur les jobs ingrats du numérique prenant place dans le Sud globalDes cris percent les maigres parois d’un open space de Nairobi. Irène Marie Tuyishimirie a pourtant l’habitude de visionner des images insupportables: des scènes de meurtres, de suicides, de tabassages, de nécrophilie, de viols. En mai 2022, cela fait plus d’un an que la jeune femme modère les contenus de Facebook en Afrique subsaharienne. Elle travaille alors pour Sama, sous-traitant de Meta, société mère de Facebook. Mais ce jour-là, c’est la vidéo de trop, alors des cris sortent de sa bouche quand elle la visionne. «D’abord, j’ai eu l’impression de voir les images d’une femme en train d’être battue, quand soudain je comprends qu’on est en train de la découper à la machette. Ils étaient en train de sectionner son corps en morceaux. Je n’ai même pas réussi à stopper la vidéo tant j’étais choquée, j’ai hurlé, et je me souviens que c’est mon collègue d’à côté qui m’a aidé à arrêter la vidéo.» Irène termine sa journée comme elle peut, mais reste traumatisée par ce qu’elle vient de voir, amorphe devant son écran.Ecoutez cet article lu par une IA – Pour en savoir plus:Voir plus
A Nairobi, des modérateurs de contenus pour Facebook dénoncent leurs conditions de travail. Ces hommes et ces femmes de l’ombre éclairent sur les jobs ingrats du numérique prenant place dans le Sud global
Des cris percent les maigres parois d’un open space de Nairobi. Irène Marie Tuyishimirie a pourtant l’habitude de visionner des images insupportables: des scènes de meurtres, de suicides, de tabassages, de nécrophilie, de viols. En mai 2022, cela fait plus d’un an que la jeune femme modère les contenus de Facebook en Afrique subsaharienne. Elle travaille alors pour Sama, sous-traitant de Meta, société mère de Facebook. Mais ce jour-là, c’est la vidéo de trop, alors des cris sortent de sa bouche quand elle la visionne. «D’abord, j’ai eu l’impression de voir les images d’une femme en train d’être battue, quand soudain je comprends qu’on est en train de la découper à la machette. Ils étaient en train de sectionner son corps en morceaux. Je n’ai même pas réussi à stopper la vidéo tant j’étais choquée, j’ai hurlé, et je me souviens que c’est mon collègue d’à côté qui m’a aidé à arrêter la vidéo.» Irène termine sa journée comme elle peut, mais reste traumatisée par ce qu’elle vient de voir, amorphe devant son écran.
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