Votre téléphone vous écoute-t-il? Non. Enfin, peut-être un petit peu…

CHRONIQUE Les révélations, en France, autour des écoutes faites autour de Siri, l’assistant personnel d’Apple, posent de nombreuses questionsVous avez tous entendu cette phrase lors d’une soirée: «Tu sais l’autre jour, je parlais de vacances aux Maldives avec des amis, et quelques minutes après, des pubs pour des séjours aux Maldives sont apparues sur mon téléphone. Ils nous écoutent en permanence, j’en suis sûr!»Je répondais que «non, plein d’études ont été réalisées, aucun type d’écoute généralisée n’a jamais été prouvé. Et de toute façon, les géants de la tech en savent tellement sur nous par plein de moyens différents qu’ils n’ont pas besoin de nous écouter pour afficher de la pub ultra-ciblée.»J’étais sûr de moi. Je le suis un tout petit peu moins aujourd’hui, à la lumière de plusieurs révélations intéressantes. Non, il n’y a toujours aucune preuve d’écoute de masse de la part d’Apple, Google, Meta ou Microsoft. Mais des indices montrent que oui, parfois, des humains ont accès à des conversations enregistrées via nos téléphones et tablettes.La semaine passée, France Info et Le Monde révélaient qu’Apple était visé par une plainte en France pour violation massive des données privées. En résumé, un lanceur d’alerte, qui travaillait indirectement pour Apple, affirme avoir eu accès à des milliers d’enregistrements via le service Siri. Des enregistrements de moments ou conversations intimes, qu’il fallait notamment étiqueter et dont la retranscription devait être vérifiée. Un travail de petites mains, donc, qui devaient écouter des enregistrements dont une partie étaient «accidentels», et donc non désirés par les utilisateurs.Apple, qui est en train de liquider une plainte pour une affaire similaire aux Etats-Unis, affirme avoir annoncé, en 2019, des changements dans le fonctionnement de Siri, en rendant la participation à son programme d’amélioration optionnelle.Tout cela jette une ombre sur la pratique des géants de la tech en général. On se souvient qu’en septembre dernier, une entreprise, Cox Media Group, disait travailler comme sous-traitant de Facebook, Google ou Amazon pour écouter des enregistrements.Ces affaires montrent deux choses. D’abord, oui des écoutes sont parfois faites de nos interactions vocales avec les machines. Ensuite, il y a encore, du point de vue des géants de la tech, besoin d’humains pour analyser ces enregistrements. Lire la chronique précédente: Je n’aime pas Elon Musk, mais j’aime ma Tesla

Votre téléphone vous écoute-t-il? Non. Enfin, peut-être un petit peu…

CHRONIQUE Les révélations, en France, autour des écoutes faites autour de Siri, l’assistant personnel d’Apple, posent de nombreuses questions

Vous avez tous entendu cette phrase lors d’une soirée: «Tu sais l’autre jour, je parlais de vacances aux Maldives avec des amis, et quelques minutes après, des pubs pour des séjours aux Maldives sont apparues sur mon téléphone. Ils nous écoutent en permanence, j’en suis sûr!»

Je répondais que «non, plein d’études ont été réalisées, aucun type d’écoute généralisée n’a jamais été prouvé. Et de toute façon, les géants de la tech en savent tellement sur nous par plein de moyens différents qu’ils n’ont pas besoin de nous écouter pour afficher de la pub ultra-ciblée.»

J’étais sûr de moi. Je le suis un tout petit peu moins aujourd’hui, à la lumière de plusieurs révélations intéressantes. Non, il n’y a toujours aucune preuve d’écoute de masse de la part d’Apple, Google, Meta ou Microsoft. Mais des indices montrent que oui, parfois, des humains ont accès à des conversations enregistrées via nos téléphones et tablettes.

La semaine passée, France Info et Le Monde révélaient qu’Apple était visé par une plainte en France pour violation massive des données privées. En résumé, un lanceur d’alerte, qui travaillait indirectement pour Apple, affirme avoir eu accès à des milliers d’enregistrements via le service Siri. Des enregistrements de moments ou conversations intimes, qu’il fallait notamment étiqueter et dont la retranscription devait être vérifiée. Un travail de petites mains, donc, qui devaient écouter des enregistrements dont une partie étaient «accidentels», et donc non désirés par les utilisateurs.

Apple, qui est en train de liquider une plainte pour une affaire similaire aux Etats-Unis, affirme avoir annoncé, en 2019, des changements dans le fonctionnement de Siri, en rendant la participation à son programme d’amélioration optionnelle.

Tout cela jette une ombre sur la pratique des géants de la tech en général. On se souvient qu’en septembre dernier, une entreprise, Cox Media Group, disait travailler comme sous-traitant de Facebook, Google ou Amazon pour écouter des enregistrements.

Ces affaires montrent deux choses. D’abord, oui des écoutes sont parfois faites de nos interactions vocales avec les machines. Ensuite, il y a encore, du point de vue des géants de la tech, besoin d’humains pour analyser ces enregistrements.

Lire la chronique précédente: Je n’aime pas Elon Musk, mais j’aime ma Tesla