Les brigands ou le vol des artistes par l'IA

OPINION. «Bien sûr que nous volons les artistes. Laissez-vous sidérer, fasciner, émerveiller, mais ne songez pas s’il vous plaît à légiférer!» expliquent suavement les créateurs d'algorithmes que fait parler Martin Morend, l’auteur philosophe habitué des dialogues maïeuticiens…— Que répondez-vous aux critiques qui accusent l’IA de voler les artistes?— Bien sûr que nous volons. Nous volons avec style, le style, vous saisissez? Vous avez basiquement deux options en matière de vol d’art: soit vous braquez un musée, là tout le monde est assez savant pour reconnaître ce qui se passe, il y a l’alarme, les courses-poursuites, etc. Là, on ne peut pas ne pas voir qu’il y a eu vol… Ou soit vous êtes malins comme nous à la Silicon Valley et vous volez la compétence elle-même, vous escamotez le plus intime de l’artiste, son noyau, sa fleur, sa moelle, sa substance, son cœur… Les lois ne voient que ce qui est grossier. Dans le business de l’innovation, il est nécessaire – c’est même le premier impératif – d’avoir toujours une longueur d’avance sur elles. Nous logeons dans ses interlignes plus que partout ailleurs. Certes, certains nous ont qualifiés de «voleurs d’organes», c’est bien ce dont il s’agit: nous sommes aussi effrontés qu’eux et nous nous attaquons nous aussi au plus précieux… Mais qui arrive à le voir? Qui arrive à le comprendre? Hein, vous commencez à saisir comment on réfléchit ici, la tournure si particulière qu’a notre esprit! L’effronterie est notre valeur cardinale, elle dépasse par la droite n’importe quelle «fougue» de législateurs! Ces pauvres «élus» déboussolés qui ne savent plus à quel saint se vouer! Et même s’ils se résolvent à passer des lois, c’est toujours… C’est quoi l’inverse d’effronté?Voir plus

Les brigands ou le vol des artistes par l'IA

OPINION. «Bien sûr que nous volons les artistes. Laissez-vous sidérer, fasciner, émerveiller, mais ne songez pas s’il vous plaît à légiférer!» expliquent suavement les créateurs d'algorithmes que fait parler Martin Morend, l’auteur philosophe habitué des dialogues maïeuticiens…

— Que répondez-vous aux critiques qui accusent l’IA de voler les artistes?

— Bien sûr que nous volons. Nous volons avec style, le style, vous saisissez? Vous avez basiquement deux options en matière de vol d’art: soit vous braquez un musée, là tout le monde est assez savant pour reconnaître ce qui se passe, il y a l’alarme, les courses-poursuites, etc. Là, on ne peut pas ne pas voir qu’il y a eu vol… Ou soit vous êtes malins comme nous à la Silicon Valley et vous volez la compétence elle-même, vous escamotez le plus intime de l’artiste, son noyau, sa fleur, sa moelle, sa substance, son cœur… Les lois ne voient que ce qui est grossier. Dans le business de l’innovation, il est nécessaire – c’est même le premier impératif – d’avoir toujours une longueur d’avance sur elles. Nous logeons dans ses interlignes plus que partout ailleurs. Certes, certains nous ont qualifiés de «voleurs d’organes», c’est bien ce dont il s’agit: nous sommes aussi effrontés qu’eux et nous nous attaquons nous aussi au plus précieux… Mais qui arrive à le voir? Qui arrive à le comprendre? Hein, vous commencez à saisir comment on réfléchit ici, la tournure si particulière qu’a notre esprit! L’effronterie est notre valeur cardinale, elle dépasse par la droite n’importe quelle «fougue» de législateurs! Ces pauvres «élus» déboussolés qui ne savent plus à quel saint se vouer! Et même s’ils se résolvent à passer des lois, c’est toujours… C’est quoi l’inverse d’effronté?Voir plus