OpenAI valorisé à 157 milliards de dollars après une levée de fonds majeure

Le créateur de ChatGPT a conclu mercredi une levée de fonds de 6,6 milliards de dollars. Sa valorisation renforce son statut de puissance de l’intelligence artificielleOpenAI a annoncé mercredi avoir conclu une levée de fonds majeure de 6,6 milliards de dollars, qui la valorise à 157 milliards, renforçant le statut du créateur de ChatGPT comme star de la Silicon Valley et acteur incontournable de l’intelligence artificielle (IA) générative. «Chaque semaine, plus de 250 millions de personnes dans le monde utilisent ChatGPT pour améliorer leur travail, leur créativité et leur éducation», a déclaré l’entreprise dans un bref communiqué.Elle compte sur ce financement notamment pour continuer ses «recherches de pointe» dans l’IA, augmenter ses capacités informatiques - l’IA générative est extrêmement gourmande en énergie - et «créer de nouveaux outils». La société de capital-risque Thrive Capital a confirmé avoir mené le tour de table.Lire aussi: La décision de la Californie de ne pas réguler l’intelligence artificielle est historique ### Retrait d'Apple Divers noms de potentiels investisseurs circulaient dans la presse américaine depuis des semaines, dont Microsoft, qui a déjà injecté 13 milliards de dollars dans la start-up, et le géant Nvidia, autre leader de l’IA générative grâce à ses puces ultra-sophistiquées conçues spécialement pour la nouvelle technologie. Selon le _Wall Street Journal_ (WSJ), le conglomérat japonais SoftBank et MGX, fonds d’investissement adossé aux Emirats arabes unis, sont aussi de la partie, mais Apple, qui utilise déjà les modèles d’OpenAI dans son nouveau système d’IA générative, s’est récemment retiré des négociations. Lire aussi: Sans complexe, OpenAI fonce vers une intelligence artificielle capable de «réparer le climat et d’établir une colonie spatiale» OpenAI a lancé fin 2022 la vague de l’IA générative (production de contenus sur simple requête en langage courant) avec son interface ChatGPT, devenue synonyme de ce nouveau type de service. Depuis, de Microsoft à Google et Meta (Facebook, Instagram), tous les grands groupes technologiques rivalisent à coups d’outils censés aider les humains au quotidien, de la rédaction de messages à l’éducation et à la création artistique. ### Nombreuses controverses Cette levée de fonds fait d’OpenAI l’une des trois plus grandes start-up non cotées au monde, selon Bloomberg, aux côtés de SpaceX, le groupe d’exploration spatiale d’Elon Musk et du géant chinois du divertissement ByteDance, propriétaire de l’application TikTok. L’étape majeure pour l’entreprise, encore confidentielle il y a deux ans, intervient après une année marquée par le lancement de nouveaux modèles d’IA innovants, mais aussi par de nombreuses controverses. En juin dernier l’ajout de la voix à ChatGPT avait ainsi forcé OpenAI à présenter des excuses à l’actrice Scarlett Johansson pour avoir conçu une voix très proche de la sienne, suscitant une polémique sur la création de voix copiées sur celles des humains. Surtout, en novembre dernier, le conseil d’administration avait limogé Sam Altman, cofondateur d’OpenAI, lui reprochant un manque de transparence et d’attention aux questions de sécurité. Il avait été rétabli dans ses fonctions à la tête de la start-up au bout de quelques jours, soutenu par l’écrasante majorité des employés et le principal investisseur, Microsoft. Mais depuis, les départs au sommet se succèdent. En mai, le cofondateur et responsable scientifique Ilya Sutskever a quitté le groupe, de même que Jan Leike, responsable de la gestion des risques associés à l’IA générative. ### Tensions internes Puis un autre cofondateur, John Schulman, s’est aussi éclipsé, tandis que le président, Greg Brockman, s’est mis en congés. Et Mira Murati, la directrice technologique d’OpenAI, a démissionné la semaine dernière, restant vague sur ses raisons. Lire aussi: L’intelligence artificielle aspire des investissements titanesques pour créer des centres de données Les tensions internes pourraient être liées à l’évolution récente d’OpenAI, originellement fondée en 2015, comme organisation à but non lucratif, censée œuvrer pour le bien de l’humanité. D’après le _WSJ_, les investisseurs de ce tour de table auront le droit de retirer leurs fonds si l’organisation ne se convertit pas en société à but lucratif. Sam Altman pourrait par ailleurs obtenir une participation dans son entreprise, ce qui ferait probablement de lui un multimilliardaire. ### Une perte de 5 milliards attendue OpenAI s’attend à perdre environ 5 milliards de dollars cette année, malgré un chiffre d’affaires d’environ 3,7 milliards, selon le _New York Times_, à cause des coûts liés au fonctionnement des modèles, notamment. Mi-septembre, OpenAI a lancé o1, un modèle d’IA d’un nouveau genre, capable de raisonner et de répondre à des questions plus complexes, notamment mathématiques, espérant ainsi réduire le risque d’hallucinations (réponses saugrenues, incohérentes ou factuellement fausses). «o1 ré

OpenAI valorisé à 157 milliards de dollars après une levée de fonds majeure

Le créateur de ChatGPT a conclu mercredi une levée de fonds de 6,6 milliards de dollars. Sa valorisation renforce son statut de puissance de l’intelligence artificielle

OpenAI a annoncé mercredi avoir conclu une levée de fonds majeure de 6,6 milliards de dollars, qui la valorise à 157 milliards, renforçant le statut du créateur de ChatGPT comme star de la Silicon Valley et acteur incontournable de l’intelligence artificielle (IA) générative. «Chaque semaine, plus de 250 millions de personnes dans le monde utilisent ChatGPT pour améliorer leur travail, leur créativité et leur éducation», a déclaré l’entreprise dans un bref communiqué.

Elle compte sur ce financement notamment pour continuer ses «recherches de pointe» dans l’IA, augmenter ses capacités informatiques - l’IA générative est extrêmement gourmande en énergie - et «créer de nouveaux outils». La société de capital-risque Thrive Capital a confirmé avoir mené le tour de table.

Lire aussi: La décision de la Californie de ne pas réguler l’intelligence artificielle est historique
### Retrait d'Apple Divers noms de potentiels investisseurs circulaient dans la presse américaine depuis des semaines, dont Microsoft, qui a déjà injecté 13 milliards de dollars dans la start-up, et le géant Nvidia, autre leader de l’IA générative grâce à ses puces ultra-sophistiquées conçues spécialement pour la nouvelle technologie. Selon le _Wall Street Journal_ (WSJ), le conglomérat japonais SoftBank et MGX, fonds d’investissement adossé aux Emirats arabes unis, sont aussi de la partie, mais Apple, qui utilise déjà les modèles d’OpenAI dans son nouveau système d’IA générative, s’est récemment retiré des négociations.
Lire aussi: Sans complexe, OpenAI fonce vers une intelligence artificielle capable de «réparer le climat et d’établir une colonie spatiale»
OpenAI a lancé fin 2022 la vague de l’IA générative (production de contenus sur simple requête en langage courant) avec son interface ChatGPT, devenue synonyme de ce nouveau type de service. Depuis, de Microsoft à Google et Meta (Facebook, Instagram), tous les grands groupes technologiques rivalisent à coups d’outils censés aider les humains au quotidien, de la rédaction de messages à l’éducation et à la création artistique. ### Nombreuses controverses Cette levée de fonds fait d’OpenAI l’une des trois plus grandes start-up non cotées au monde, selon Bloomberg, aux côtés de SpaceX, le groupe d’exploration spatiale d’Elon Musk et du géant chinois du divertissement ByteDance, propriétaire de l’application TikTok. L’étape majeure pour l’entreprise, encore confidentielle il y a deux ans, intervient après une année marquée par le lancement de nouveaux modèles d’IA innovants, mais aussi par de nombreuses controverses. En juin dernier l’ajout de la voix à ChatGPT avait ainsi forcé OpenAI à présenter des excuses à l’actrice Scarlett Johansson pour avoir conçu une voix très proche de la sienne, suscitant une polémique sur la création de voix copiées sur celles des humains. Surtout, en novembre dernier, le conseil d’administration avait limogé Sam Altman, cofondateur d’OpenAI, lui reprochant un manque de transparence et d’attention aux questions de sécurité. Il avait été rétabli dans ses fonctions à la tête de la start-up au bout de quelques jours, soutenu par l’écrasante majorité des employés et le principal investisseur, Microsoft. Mais depuis, les départs au sommet se succèdent. En mai, le cofondateur et responsable scientifique Ilya Sutskever a quitté le groupe, de même que Jan Leike, responsable de la gestion des risques associés à l’IA générative. ### Tensions internes Puis un autre cofondateur, John Schulman, s’est aussi éclipsé, tandis que le président, Greg Brockman, s’est mis en congés. Et Mira Murati, la directrice technologique d’OpenAI, a démissionné la semaine dernière, restant vague sur ses raisons.
Lire aussi: L’intelligence artificielle aspire des investissements titanesques pour créer des centres de données
Les tensions internes pourraient être liées à l’évolution récente d’OpenAI, originellement fondée en 2015, comme organisation à but non lucratif, censée œuvrer pour le bien de l’humanité. D’après le _WSJ_, les investisseurs de ce tour de table auront le droit de retirer leurs fonds si l’organisation ne se convertit pas en société à but lucratif. Sam Altman pourrait par ailleurs obtenir une participation dans son entreprise, ce qui ferait probablement de lui un multimilliardaire. ### Une perte de 5 milliards attendue OpenAI s’attend à perdre environ 5 milliards de dollars cette année, malgré un chiffre d’affaires d’environ 3,7 milliards, selon le _New York Times_, à cause des coûts liés au fonctionnement des modèles, notamment. Mi-septembre, OpenAI a lancé o1, un modèle d’IA d’un nouveau genre, capable de raisonner et de répondre à des questions plus complexes, notamment mathématiques, espérant ainsi réduire le risque d’hallucinations (réponses saugrenues, incohérentes ou factuellement fausses). «o1 réfléchit avant de répondre», a assuré OpenAI, qui veut mettre au point une IA «générale», c’est-à-dire une intelligence artificielle mais semblable à celle des humains. «Nous progressons dans notre mission, qui consiste à faire en sorte que l’intelligence artificielle générale profite à l’ensemble de l’humanité», a indiqué la start-up dans son communiqué mercredi.
A écouter: Podcast - IA partout, souveraineté nulle part?