VivaTech 2024 : trop d’IA tue l’IA

Contrairement à beaucoup d’articles et de reportages, je suis revenu de Viva Tech sur une impression mitigée, voire, décevante sur plusieurs points. Ma conscience geek et technolophile a été flattée : des robots, des technologies amusantes et parfois intéressantes, une profusion de startups, de nouveaux usages (ou prétendus nouveaux). Et j’ai pu voir quelques startups particulièrement intéressantes notamment sur les écrans nouvelle génération. Là je dis oui. Voilà pourquoi je viens à cet événement. On nous annonce fièrement : 13 500 startups, 2 800 exposants, 400 conférences, 150 000 visiteurs. Si je m’arrête aux chiffres, je me dis : OK c’est top. Mais au-delà, je retiens finalement peu de choses de cette édition. Mon impression première est une foire, un fourre-tout où les grandes marques veulent en imposer avec leurs stands. D’autres avaient de grands stands… vides. J’ai envie de dire : pourquoi venir ?Ce fourre-tout s’accentue avec les années, au risque de ne plus mettre en avant les startups et les technologies. On noie l’idée première de Viva Tech par la profusion, mais est-ce une bonne idée ?400 conférenciers ? C’est bien, mais est-ce un indicateur ? Non. Un seul a réellement mobilisé les regards : Elon Musk.Il est dommage que dans un événement tel que Viva Tech les véritables tendances technologies se noient dans la masse, au point d’en devenir peu visibles. L’an dernier le village quantique était peu visible et j’étais tombé dessus un peu par hasard. Et cette année, ce n’est pas mieux. Il aurait fallu le mettre au milieu de l’immense hall, car le quantique est un des avenirs technologiques. La partie emploie est elle aussi trop peu visible.L’obsession de cette édition était l’IA : elle était partout. Le moindre service mettait fièrement en avant l’IA, l’IA générative, la révolution IA, etc. Bref, sans IA, ta startup est inutile, ton service ne sera pas performant, etc. Mais finalement, l’IA est désormais une fonctionnalité comme une autre et n’est pas un marqueur de différence : tout le monde fait pareil. Et l’IA générative reste une IA générative. Il y a des différences de comportements et d’intégration, mais fondamentalement, elles font toutes la même chose. Cela donne une impression de lissage par l’IA. Et au lieu de mettre en avant les différences et les véritables plus, les startups et exposants parlaient IA. Que c’est réducteur. Au bout de la 1 000e mention d’IA, je me suis dit : trop d’IA tue l’IA ! Après 6h de déambulation, j’en ressors avec quelques pépites technologiques :- Volocity pour son véhicule en forme de drone géant pour transporter des passages- quelques sociétés orientées stockages, IoT et Edge : notamment les solutions Huwai- un peu d’hydrogène, mais cette technologie reste malheureusement peu visible à VivaTech : quel dommage ! Coup de cœur pour CLHYNN et sa pile hydrogène- exosquelettes : confirmation pour les sceptiques de son utilité - Luchrome : une de mes plus belles « découvertes ». Des écrans électroniques avec très faible consommation ! Impressionnant- Vibiscus : ou comment absorber les bruits- Datagreen de Netsooon : un datacenter optimisée avec une consommation maîtrisée. Finalement peu de choses sur les datacenters et l’infrastructure- divers robots comme chez Unitree, des vélos et des concepts cars plus ou moins aboutis.- quelques stands de gaming : notamment chez Serafim et les accessoires pour le cloud gaming- divers stands pour le sport autrement : plus de technologies, mais bon cela ne change le quotidien où améliore à la marque la pratique du sport- côté affichage : j’ai été impressionné par PanelSemi et son écran miniLED flexible !- un retour en force des casques et lunettes de réalité virtuelle / augmentée : après une édition 2023 où ils ont été discrets, ces devices reviennent, mais il manque toujours un petit truc. Nous avons beaucoup aimé le design du casque de Toall et de Pixelity.- petit coup cœur pour le fabriquant d’enceintes : OctavioEn collaboration avec Qbyte Magazine Catégorie actualité: TechnologiesImage actualité AMP: